Notre désir : partir de chacune de nos cultures à travers ses arts (littérature, peinture, musique, chansons, recettes de cuisine, correspondances entre auteurs russes et français) pour un travail de recherche et d’improvisation.

Par exemple, travailler à partir de photos, prises à Iaroslavl en Russie et en France, et se demander ce qu’elles nous évoquent à nous Russes, à nous Français. Comment fonctionne notre imaginaire à partir de ces images.

Jour après jour, nous avons utilisé nos différentes techniques et savoir-faire afin de créer des pratiques et des protocoles d’improvisation.

De la rencontre de nos deux mondes, de nos deux langues et cultures, nous avons créé un endroit de danse et de jeu. Un espace-temps in situ en France et en Russie où danseurs, comédiens, Russes, Français se distinguent dans leur histoire et se réunissent dans la création. De l’univers et de la perception de chacun, est né un commun fait d’instants de performances et d’expériences quotidiennes et artistiques. A fortiori, un langage commun s’est développé : celui de l’urgence de trouver la manière de nous transmettre nos pensées pour inventer ensemble.

Notre processus fut celui d’une grande traduction : la traduction des mots du français au russe en passant par l’allemand et l’anglais. La traduction ou interprétation des sensations et des mots en gestes puis en mouvements. La traduction de questions en objets artistiques dans un espace scénique ou in situ dans une usine de textile à Iaroslavl, sur la plage de Morgat ou à la médiathèque de Poitiers.

Nous sommes partis de la lecture de photographies de nos pays respectifs, et la trace qu’il reste de notre expérience est justement le travail photographique de Marie Augustin, photographe et traductrice du projet Si près du loin, une rencontre de deux ans sur nos deux territoires.